Où étaient-ils
quand, comme leader et à la tête de plus de 2.000 étudiants protestataires,
j’affrontai en mars 1982 des centaines des militaires de Mobutu, lesquels,
armés jusqu’aux dents, pouvaient à tout moment pousser sur la gâchette et
causer un bain de sang au vu et au su de Nestor Mpeye Nyango, Mandungu Bula
Nyati et toute la clique mobutiste de l’époque, y compris un certain Vundwawe
Te Pemako, prédecesseur de M. Mpeye Nyango à l’UNILU ?
Où étaient ces parvenus du pouvoir quand je décidai de
continuer le combat contre la tyrannie à Kinshasa, au fief même de Mobutu avant
son auto-exil à Gbadolite? Où étaient-ils quand je m’opposai au Sénateur belge
Robert Close en direct et en face des caméras de la télévision nationale et
internationale contre le déploiement des missiles Pershing sur le territoire du
Zaïre ? Sans aucun doute, certains de ces parvenus du pouvoir m’applaudirent
au Palais du Peuple à Kinshasa, d’autres me serrèrent la main à la sortie et me
félicitèrent pour mon courage et encore d’autres s’interrogèrent comment j’osai prononcer le mot le plus banni
du discours politique au Zaire et devant la télévision nationale et
internationale: dictature.
Où ont-ils étés tout ce temps que je sensibilise la
communauté internationale contre la criminalité transnationale organisée dont
les Congolais sont victimes des mains de ces petits diables en forme humaine
(« little devils in human shape ») qui dirigent le Rwanda
et l’Ouganda, de ces mauvais Congolais qui sont toujours prêts à trahir
leur peuple et leur nation pour quelques milliers ou pour quelques millions de
dollars en pots-de-vin et de ces investisseurs hors la loi se nourrissant,
comme des parasites, d’abondantes richesses du Congo ?
Où étaient ces parvenus du pouvoir à l’époque et où
sont-ils actuellement?
P.S. Général Robert Close était venu à Kinshasa pour convaincre le régime Mobutu à installer les missiles Pershing. Le dictateur autorisa la réunion avec les militaires et la diffusion télévisée et en direct de la conférence au Palais du Peuple. En fait, le tyrant avait besoin de ces missiles pour prolonger son régime durant la fameuse Guerre Froide. Erreur: celle-ci s'acheminait lentement et sûrement vers sa fin!